partie
EXT. JARDIN. JOUR
C'est la fin de l'après-midi, le ciel est un peu nuageux. Les membres d'une même famille mangent et discutent gaiment autour d'une table. Sont présents à table pour un repas, Sophie (agée), un couple d´une tentaine d’années (la fille de Sophie et son époux) et enfin leur fille (une enfant). La caméra représente un « ESPRIT » et bouge comme tel. Elle détaille légèrement les personnages puis s'éloigne comme s’ils ne l'interessaient pas.
La caméra se focalise sur la porte de la maison donnant sur le jardin et attend quelques secondes. HENRI sort de la maison pour rejoindre sa famille. Elle le voit de loin et semble très surprise comme si elle venait enfin de retrouver celui qu'il avait toujours cherché. Elle s'avance, accélère et lorsqu'elle arrive aux pieds d'HENRI, elle remonte en un mouvement hélicoïdal jusqu'à sa tête.
Pendant ce mouvement apparaissent les flashs suivants une grande roue de fête foraine qui tourne ; deux mains masculines qui attrapent un crayon-papier, le manipule et le brise brutalement ; un jeune enfant qui sort du sac poubelle posé sur un trottoir dans lequel il avait été enfermé. Il prend le sac, le pose au milieu de la rue et s'asseoit dessus.
La caméra s'attarde enfin sur le visage du HENRI et le détaille. Il a les cheveux blancs et les yeux marrons. Son regard, au début tranquille, commence à exprimer de l'inquiétude et de la surprise. La caméra recule jusqu'à ce que l'on voit l'HENRI en entier, qui pâlit, ralentit et vacille. Finalement elle part rapidement dans une autre direction, et ce qu'elle voit devient flou comme si le souvenir qu'elle représente se dissolvait et disparaissait.
Fondu en blanc.
Soudain, on entend le cri puissant et surprenant d'HENRI, terrifié et souffrant. Son visage est déformé par la douleur et par la peur. Il se tient la tête entre les mains comme s'il voulait l'empêcher d'exploser, se contortionne et suffoque à cause de l'insupportable souvenir qui l'a touché. Il tend la main vers les membres de sa famille.
HENRI ( voix perplexe, faible et trébuchante )
Oh non... Je la vois, elle tourne... toujours... Elle est revenue!... (silence puis trés fort avec angoisse) A moi !... Venez m'aider, pitié!
SOPHIE lui jette pourtant un regard tranquille, habitué à ce genre de situation et s'adresse aux autres personnes tout en continuant son repas.
SOPHIE ( rassurante puis ironique )
N'y faites pas attention ! Il se laisse aller.
L’ENFANT ( inquiète )
Dis grand-mère... mais qu'est ce qu'il a grand-père encore ? ... Il va mourir?
SOPHIE ( à sa fille et à son beau-fils, ironique )
Peut-être...ha... oui... Ou alors, il va encore s´en sortir, encore une fois.
LA MERE DE L’ENFANT ( rassurante, à sa fille )
Il est vieux, c'est normal que çà arrive. Il ne faut pas y faire attention.
L’ENFANT sort de table, s'approche d’HENRI et l'observe curieusement.
L’ENFANT ( naïve )
Pourquoi tu as dis « venez m'aider » tout à l'heure? Tu sais que tu vas mourir, alors pourquoi tu veux qu'on vienne t'aider?
HENRI regarde les grands yeux bruns de SA PETITE-FILLE en souriant à travers ses larmes. La couleur des yeux est importante puisque l’héroine du film est la seule en a avoir de semblables.
HENRI ( un peu calmé et souriant lui chuchote )
Tu es là, toi... tu es aussi revenue... Danse, danse pour moi!
L’ENFANT se met à sautiller, à danser autour de son GRAND-PERE en tapant dans ses mains. De la musique accompagne sa danse. L'image se brouille tandis que le rythme que LA PETITE FILLE faisait en tapant dans ses mains devient plus distinct, puis s'amplifie et se fond avec le bruit de la scène qui suit...
EXT. RUE. MATIN
... On entend d'abord des bruits de bottes très rythmés et impressionants. On en voit une centaine de paire qui font des pas militaires en cadence sur place. Elles sont parfaitement alignées et ordonnées. La caméra remonte puis distingue les visages et on voit qu'il ne s'agit en fait que d'enfants. Ils sont tous beaux, idéaux, sérieux et fiers et portent un uniforme militaire. Les PARENTS et les BADAUDS qui les admirent sont fiers eux aussi et agitent les bras en s’émouvant. L'ambiance est onirique.
HENRI ( off )
A l'âge de huit ans, je suis entré dans les jeunesses armées françaises. Je croyais avoir trouvé ma voie et je m'y suis investi à fond.
Une MERE sort une bouteille de parfum de son sac et fait mine d´en asperger de loin son FILS ( HENRI ) dès que celui-ci passe enfin devant elle, comme si elle voulait parfaire l'ambiance avec une odeur. Cela semble un peu ridicule et ridiculise tout ce qui s'est passé dans la rue. La caméra la détaille.
HENRI
Ce sont mes parents qui m'avaient poussés à m'engager. Je servais à réaliser leurs rêves et cette utilité me satisfaisait et me suffisait.
On voit le jeune HENRI et le jeune PAUL qui se regardent et se sourient chaleureusement.
HENRI ( ému )
A cette époque, j'avais déjà fait amitié avec celui qui fut le complice de ma vie, de mon histoire. L'ami avec lequel j'ai tout bâti, avec qui j'ai régné...
INT. SALLE DE CLASSE. JOUR
Les élèves, en uniforme, sont assis et silencieux. La salle est claire, blanche et impeccable. Il y des cocardes tricolores éparpillées partout sur les murs. Les deux amis sont assis l'un à côté de l'autre.
INT. COULOIR. JOUR
On voit le visage d'HENRI qui court et bouscule un peu des élèves sur son passage dans le couloir de l'établissement scolaire militaire. La plupart de ceux qu'il bouscule le poursuive longtemps du regard. Les élèves ont jusqu'à environ seize ans. HENRI ouvre une porte et se retrouve dans la cour.
EXT. COUR. JOUR
On voit Henri entrer dans un gymnase au fond de la cour. Dans la cour, un PROFESSEUR DE SPORT entraîne ses élèves à faire des pompes.
INT. GYMNASE. JOUR
Entre temps Henri a trouvé Paul et ils se sont parlés.
HENRI :
Bon, il faut que j'y aille... Mes parents m'attendent. Bonnes vacances, je t'écrirai!
EXT.CHAMP DE BATAILLE. JOUR
Le ciel est dégagé et la scène se passe très tard dans l'après-midi. Dans un champ, près d'un village, des cadavres d'enfants, de vieillards, de femmes et d'hommes jonchent le sol. Ce sont des civils hongrois dont les haillons portent des rubans rouges et blancs. Un peu à l'écart du village, de jeunes soldats français sont assis autour d'un feu. Ils mangent en silence. Certains se changent parce que leurs vêtements sont maculés de sang.
HENRI
Dix ans plus tard, la France dominait pratiquement. Il y avait encore quelques rébellions. Nous avons été envoyé en Hongrie, où des paysans refusaient de parler français et d'abandonner leurs traditions. C'était notre premier combat et nous voulions y faire nos preuves. Nous avons donc été intransigeants. Nos ennemis devaient se soumettre ou mourrir. Nous les avons finalement pratiquement tous exterminés. Parmi les militaires se trouvent PAUL et HENRI qui ont entre 1' et 20 ans. PAUL se lève.
PAUL
Je vais aller inspecter, qui vient avec moi ?
HENRI se lève et le rejoint.
HENRI
Moi !
HENRI ( aux autres de derrière )
Allez, vous les glandeurs, restez quand même sur vos gardes! On revient...
EXT. RUE. NUIT
PAUL et HENRI sont dans une rue du village hongrois et se déplacent lentement tout en restant aux aguets. HENRI commence à ricaner nerveusement.
PAUL
Qu´est-ce qui te prends ?
HENRI
J'imaginais un de ces mecs surgir au coin d´une rue... le visage maigre... un épouventail... le ventre pourfendu... mais... armé jusqu'aux dents... et bavant de vengeance.
HENRI part dans un éclat de rire.
HENRI
Imagine son oeil humide... qui a l´air de tout savoir ou de tout demander... de demander pourquoi.
PAUL qui voit venir un danger, se tait soudain et fait signe à HENRI de se taire.
HENRI
Chut! Arrête!
PAUL prend un air inquiet et dégaine son arme. HENRI l'imite.
PAUL
Fais gaffe!
HENRI est étonné et fait mine de ne rien avoir remarqué. PAUL fait un signe du doigt pour montrer qu´il veut se rendre au coin de la rue et fait signe à HENRI qui doit le suivre.
...
PAUL
Allez!
Ils arrivent au bout de la rue et restent collés au mur quelques instants. PAUL montre la maison dans laquelle il compte entrer seul.
PAUL
J´entre d´abord ! Toi, dans quelques minutes...
PAUL part. HENRI reste seul et sue à grosses gouttes.
EXT. MAISON. NUIT
HENRI longe la maison, passe sous les fenêtres et atteint la porte d'entrée. Il entre et quelques seconde plus tard retentit un coup de feu de l´intérieur.
INT. MAISON. LUMIERE ELECTRIQUE
A l'intérieur de la pièce PAUL est allongé sur un fauteuil. Il a les bras croisés derrière la tête et sourit à HENRI qui vient d´entrer l´arme au poing. le fauteuil se trouve face à la porte d'entrée et face à HENRI. Un corps inanimé est allongé face contre terre derrière le fauteuil et on ne voit pour l'instant que les jambes qui dépassent du côté gauche du fauteuil. HENRI prend l'air déconcerté en voyant l'attitude et la position de PAUL.
PAUL ( regardant HENRI et le désignant du doigt )
Tiens un épouventail mort de trouille !
HENRI (soulagé)
Putain !
PAUL (désignant le cadavre)
Eh ben, c´était lui !.
PAUL se lève et se dirige vers les placards dans lesquels il se met à fouiller par curiosité.
PAUL :
Je suis toujours aussi curieux...
HENRI va s'allonger sur le fauteuil et pose son arme à côté de lui.
HENRI ( fatigué et nerveux )
Et dire que je pourrai être tranquillement dans mon lit en ce moment (soupir). Tout cà, à cause d´un tas de connards et de petits prétentieux insoumis!
PAUL se tourne vers lui et le regarde quelques secondes.
PAUL ( pressé )
C'est çà, bonne nuit cher ange! Bon moi je sors, hein ? Tu viens ?
HENRI :
Je te rejoins !
PAUL :
J´y vais, je vais oú en sont les autres... A plus tard.
PAUL sort de la maison, éteint la lumière et ferme la porte derrière lui. HENRI s´allonge sur le fauteuil.
INT. PIECE VOISINE. NUIT
Trois PAYSANS hongrois se cachaient sous une trappe du plancher de la pièce voisine. Ils y sont accroupis dans l´obscurité et ont l'air terriblement angoissés. Ils parlent à voix basse en Hongrois..
1ER Hongrois
Ils sont partis?
2EME Hongrois
Non, non, il y en a toujours un !
1ER Hongrois
Ah bon !
3EME Hongrois
Chut !
1ER Hongrois (s´exaltant)
Faut y aller maintenant, l'autre peut revenir... Il faut se venger. J'y vais...
LE 1ER HONGROIS se déplace très lentement vers la porte qui donne sur l'autre pièce tandis que les autres tendent les bras en vain pour tenter de le retenir. Soudain, il tape avec son pied un objet sans le faire exprès et fait du bruit. Il se tourne alors vers les autres d'un air désolé et terrifié.
3EME Hongrois (au PREMIER HONGROIS)
Connard !
3EME Hongrois (déterminé, aux autres)
Allez, on y va !
Les trois compères sortent de leur cachette avec précipitation, décidés à tenter de tuer leur adversaire avant que le contraire ne se produise.
INT. MAISON. NUIT
Dans la pièce voisine, HENRI, à demi-somnolent et surpris cherche à tâtons son arme. Soudain, la porte s'ouvre avec fracas et les Hongrois se ruent sur lui avant qu´il n´ait le temps de dégainer. Ils luttent et un coup de feu part dans le vide. Un Hongrois attrape l'arme et vise HENRI.
1ER Hongrois (fort, aux autres)
Ecartez-vous, laissez moi abattre ce chien de fasciste!
LE Hongrois appuie plusieurs fois sur la détente mais le chargeur est vide. Il frappe HENRI avec la crosse à la tête. Soudain, la porte d´entrée s´ouvre, Paul entre et tire sur les HONGROIS. Ensuite, il traîne HENRI hors de la maison le plus vite possible.
EXT. VILLAGE. NUIT
PAUL sort de la maison tandis qu´un tireur embusqué blesse HENRI à la cuisse. PAUL s'énerve, le lâche un moment et abbat l´homme. PAUL met enfin HENRI à l´abri puis sort son portable.
PAUL
C'est Morel! J´ai un blessé grave! On nous a tiré dessus. Il y a des rebelles qui se cachent encore!
Des MILITAIRES véhiculés arrivent sur les lieux pour leur prêter main forte.
HENRI ( voix off )
PAUL m'avait sauvé la vie, mais ma blessure à la jambe m´empêchait désormais de travailler sur le terrain. Paul est resté et moi, je suis rentré en France pour occuper un emploi administratif.
INT. CHAMBRE A COUCHER. MATIN
Dans un appartement en France, HENRI (trente ans) et SOPHIE (25 ans) sont dans un lit. Soudain le réveille sonne. Elle reste endormie tandis qu'HENRI se réveille doucement. Il l'embrasse et elle commence à se réveiller.
HENRI
C'est l'heure, il faut y aller!
SOPHIE
Déjà!
HENRI l'embrasse.
HENRI ( plaisantant )
Vite!
SOPHIE ( grommelant )
Tu prépares le petit-déjeûner ...?
HENRI
Ok...
HENRI va dans la cuisine et commence à préparer le petit-déjeûner. Il y a du café, des croissants et des verres de jus d'orange. Il revient tout doucement sans faire de bruit et s'aperçoit que SOPHIE s'est rendormie. Il sourit et pose le plateau sur la table de nuit de SOPHIE.
Il prend un des verres remplit de jus d'orange froid et le pose sur son visage pour la réveiller. Elle gémit puis ouvre les yeux.
HENRI ( riant et chuchotant )
Réveille-toi!
SOPHIE
Laisse moi, je suis fatiguée!
HENRI (amusé)
D´accord, soit tu te léves soit...
SOPHIE, riant, maintient les draps autour d'elle en les bloquant avec ses bras qu'elle allonge le long de son corps.
HENRI ( rapidement )
Un, deux, trois, quatre et cinq!
HENRI tire sur les draps et les couvertures et les jette au pied du lit. SOPHIE, en chemise de nuit, se met à quatre pattes sur le lit et s'avance vers le pied pour aller les rechercher. Pendant ce temps HENRI en profite pour l'attraper dans ses bras et la pose sur ses genoux tandis qu'il s'asseoit sur le bord du lit vers le plateau du petit-déjeûner. SOPHIE éclate de rire et embrasse HENRI.
SOPHIE (souriante)
Quel chantage !
HENRI
Tu es une vraie gamine!
HENRI place le plateau sur les cuisses de SOPHIE.
HENRI
Allez vite maintenant!
Ils commencent à manger.
INT. ESCALIER. MATIN
On les voit ensuite habillés en militaire descendre l'escalier de leur immeuble. Ils se tiennent par la main et courent. Arrivés en bas, ils s'étreignent et s'embrassent.
HENRI
A ce soir mon amour!
SOPHIE
J'ai des courses à faire, je rentrerai vers 19 heures.
Ils commencent à se séparer.
HENRI
Ok, salut!
SOPHIE
Salut! Je t'aime!
HENRI donne une tape sur les fesse de SOPHIE et lui fait un clin d'oeil en souriant tandis qu'il s'en va.
INT. BUREAU. MATIN
On est dans un bureau administratif militaire, et HENRI est assis derrière un bureau. Les papiers qu'il lit portent une cocarde tricolore en haut à droite. Puis il se tourne vers son ordinateur dont l'écran, allumé, est remplit d'informations. Soudain, on frappe à la porte. HENRI se tourne vers la porte.
HENRI ( banalement )
Entrez!
Un MILITAIRE entre, ferme la porte et fait le salut. Il reste dans cette position, la main figée vers la tête.
HENRI
Oui?
Le SOLDAT baisse son bras.
SOLDAT
Bonjour mon commandant, le courrier...
HENRI
Apportez-le moi, s'il-vous-plaît.
Le SOLDAT s'avance, pose les lettres sur le bureau et se remet au garde à vous.
HENRI
C'est bon, je vous remercie première classe, vous pouvez partir.
Le SOLDAT sort. Il refait le salut.
SOLDAT
Au revoir mon commandant.
HENRI regarde rapidement les dix enveloppes. Il recommence, et s'arrête sur une des lettres.
HENRI
A tout à l'heure.
NARRATEUR ( off , lentement, réfléchissant avec suspens et beaucoup d´intonation)
Quinze ans plus tard, je reçus une lettre de PAUL... étrange, évasive... et finalement, elle bouleversa ma vie! PAUL m'invitait alors à le rejoindre à Budapest et me promettait un emploi qui me permettrait de m'épanouir complètement. Il désirait que l'on concrétise ensemble, comment dire..., nos suprêmes aspirations, ..., nos désirs les plus fous.
INT. SALON. SOIR
HENRI fait les cents pas chez lui et semble préoccupé. Il s'asseoit sur un fauteuil, se prend la tête entre les mains (important : position récurrente) et semble réfléchir. Soudain, on entend la porte d'entrée s'ouvrir et SOPHIE entre. Elle s'approche en souriant.
SOPHIE (pleine d´entrain)
Bonsoir... Cà va?
HENRI ne répond pas et SOPHIE s'inquiète.
SOPHIE
Qu'est-ce qu´il y a ?
HENRI (sortant de sa stupeur)
Hum, je réfléchissait...
SOPHIE s'asseoit à côté de lui et se penche vers lui.
SOPHIE ( convaincante et souriante )
Racontes-moi...
HENRI ( hésite d´abord et lance d´un trait )
J'ai reçu une lettre d'un ami, il me demande d'aller le rejoindre en Hongrie.
SOPHIE ( surprise )
Hein ? ... En Hongrie?... Pourquoi?... Tu vas y aller?
HENRI
Oui!... et est-ce que tu veux m'y accompagner?
SOPHIE ( s'affolant )
Attends mais... Si vite ? Pourquoi ?... Il faut en discuter, je dois réfléchir... Pourquoi tu veux y aller?
HENRI (songeur)
Je connais ce pays, j´y ait déjá vécu ! Et cet ami, c´est le meilleur que je connaisse, je lui dois la vie ! Il s´appelle Paul. Il vient d´être promu préfet á Mona et il me propose de l´aider à réaliser un projet... je lui fais confiance.
SOPHIE ( reprochant )
Paul ? Tu ne m´en a jamais parlé ! C´est qui ?
HENRI
Cà fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles... et pourtant je lui dois la vie. De toute façon, je ne veux pas rester ici et cet emploi c´est une opportunité.
SOPHIE ( sèche et directe )
Et si je refuse? Tu fais quoi?
HENRI ( peu enthousiaste )
Je risque de te décevoir... Ecoute, viens !...
SOPHIE ( s'énervant )
Comment çà vient ? Et toi tu refuses de rester ! Nous ne sommes même pas mariés... même tes parents ne savent rien de notre relation. Tu pars quand?
HENRI
Le plus tôt possible... Dans une semaine environ...
SOPHIE reste silencieuse, les larmes lui montent aux yeux et elle n'ose plus regarder HENRI dans les yeux.
SOPHIE ( pleurant )
Hein ? ne me dis pas que tu ne le fais pas exprès ! Tu veux me quitter, c´est çà ? Ben vas-y profites-en de ton occasion !
HENRI
Je t´aime, tu sais ? Ecoute, rejoins moi quand tu voudras...
Silence. SOPHIE pleure davantage.
HENRI (doux)
Rejoins moi et je t´épouserai!
SOPHIE se lève, semble perdue et déçue. Elle se dirige vers la porte.
SOPHIE (sèche)
Adieu !
SOPHIE sort en claquant la porte.